Crystalchain 💎 I la transparence comme accélérateur de croissance durable 🌳 I Maxime Michelot - Consultant
Hello,
Je pars cette fois à la rencontre de Crystalchain ! Depuis 2016, Crystalchain utilise la blockchain afin de répondre à des enjeux de traçabilité et de transparence pour de multiples industries telles que l’agroalimentaire, la mode, le luxe, le textile ou l‘économie circulaire. Crystalchain opère au cœur des enjeux de transparence de plus en plus prégnants au sein des groupes en exploitant les multiples potentialités de la blockchain. Maxime nous raconte au travers de nombreux exemples concrets…
Pour écouter le podcast en intégralité, c’est par ici : 👇
Pour quelques extraits tirés de l’interview, c’est par là : 👇
Overview 👀
Maxime Michelot, Chef de projet sur la partie Agroalimentaire chez Crystalchain, en charge également des partenariats et de la communication. J’ai lancé après mon master en entreprenariat une entreprise qui s’appelait Farm Truck dans le domaine de l’agro-alimentaire rachetée par Quitoque, puis un passage en conseil et l’opportunité en 2018 de rejoindre Crystalchain en tant que consultant / chef de projet sur des problématiques de traçabilité blockchain.
Product 🧪
Nous opérons aujourd’hui sur trois secteurs d’activité que sont l’agroalimentaire, la mode, le luxe, le textile ainsi que l’économie circulaire notamment au travers d’un projet assez important pour Suez nommé Circular Chain. Sur ce sujet par exemple, nous leur avons mis à disposition toute notre technologie sous-jacente et nous les avons accompagnés dans la gestion du projet. En quelques mots, l’objectif est de leur permettre de tracer tous les évènements liés à la récupération, le stockage, la transformation et l’analyse des boues de stations d’épuration ; depuis leur collecte en station d’épuration jusqu’à leur épandage sur les parcelles agricoles.
Typiquement sur ce sujet, l’objectif est d’apporter un nouveau niveau de confiance entre l’ensemble des nombreux acteurs car c’est un secteur particulièrement réglementé au travers duquel il y a également beaucoup de données à structurer et il est important pour les collectivités territoriales et les agriculteurs d’avoir confiance en cette donnée avant d’épandre de la matière organique sur leurs parcelles. La blockchain vient ici étoffer les solutions Suez existantes afin d’apporter plus de confiance dans la donnée.
Une question qui revient souvent est celle de la fiabilité des sources d’informations qui sont introduites dans la blockchain et à travers laquelle il y a plusieurs niveaux de réponse. La donnée est d’abord notarisée dans la blockchain afin de savoir qui l’a enregistrée et à quel moment afin de remonter le cas échéant à la source de l’erreur ou de la fraude. Ensuite elle est responsabilisante dans la sens où elle « timestamp » l’information car un acteur qui va saisir une information va comme passer chez le notaire quelque part au travers de sa déclaration, c’est gravé dans le marbre, mais si c’est modifié, l’historique demeure : il s’engage et est garant de sa donnée. Également, il existe un certain nombre d’éléments aujourd’hui permettant de faire en sorte que la réalité physique soit concordante avec la réalité digitale, notamment via les analyses de cohérence et des « consistancy check » à tous les niveaux de la chaine. Enfin, il est également possible d’éliminer le facteur humain qui peut être défaillant en passant notamment par de l’IoT pour capter des données de température par exemple.
A préciser également que Sylvain Cariou (président de Crystalchain) est également président de la commission française de normalisation de la technologie blockchain à l’Afnor au sein de l’ISO et travaille actuellement à une norme relative au niveau de confiance que l’on peut attribuer à une donnée en fonction d’un certain nombre de critère (provenance, format, etc…) afin de lui octroyer une note de confiance et standardiser in fine l’information de manière universelle. Le but est de connaitre de le niveau de confiance d’une donnée qui circule dans la blockchain.
Market ♟
Au regard du marché je vois que c’est une technologie qui met beaucoup de temps à s’imposer du fait qu’elle vient impacter les organisations car les parties prenantes vont devoir partager de l’information entre elles, ce qu’elles ne font pas encore de la bonne façon. Aujourd’hui les freins que l’on constate ne sont pas techniques, mais humain car nous travaillons avec des populations hétérogènes qui n’ont pas toutes la même maturité digitale, les mêmes intérêts, les mêmes outils, etc… Il est nécessaire de parler avec chacune de ces personnes en ayant le même langage afin que chacun comprenne, soit à bord et en tire de la valeur.
Les cycles de vente sont longs, beaucoup de pédagogie est nécessaire sur les apports réels. En fait le débat de traçabilité est clos mais il ne s’est pas encore imposé. Toutefois la crise du Covid 19 a exacerbé cette tendance de fond car on tend, malgré tout, à aller vers des modes de vie plus sains, durables, etc… Et les entreprises le sentent, sentent que c’est une question de vie ou de mort pour la planète, donc une prise de conscience de plus en plus forte. Inversement, la crise sanitaire a aussi déprioriser un certain nombre de sujets de ce type qui sont vus par certaines organisations comme des sujets marketing et donc non plus prioritaire.
Dans le temps cette connaissance technologique va probablement s’internaliser au sein des entreprises, toutefois les institutionnels vont aller de plus en plus vers des réseaux blockchain ouverts à l’image de ce qui se fait en Espagne par exemple avec le réseau Alastria qui compte déjà plusieurs centaines de nœuds répartis auprès de plusieurs institutionnels publics et privés, ce que nous essayons également de développer en France. Concernant plus particulièrement l’annonce récente de LVMH, Prade et Cartier, c’est une super annonce pour la blockchain et un « trend setter » sur le marché pour que d’autres suivent.
Stack 🎒
Aujourd’hui nous utilisons tous le même socle technique, toutefois de part les parcours des trois fondateurs, Crystalchain a été fondé avec un ADN conseil très fort ce qui nous permet d’adresser notre software sur l’étagère en l’adaptant aux différentes filières qui sont chacune uniques. On ne peut pas faire rentrer une filière dans un moule et cet ADN conseil nous permet d’aller apporter un solution cousue main propres à chaque besoin et réconcilier technique et métier.
Nous sommes une vingtaine aujourd’hui, basés à Paris et en remote avec des profils techniques back end, front end, devops et une équipe business composée de consultants et de chefs de projets dédiés aux filières ainsi que des commerciaux avec des directeurs de Practice (agro, textile, etc…).
Business 💶
Niveau modèle économique aujourd’hui on est sur du SAAS, donc on facture un modèle SAAS et fonction de l’effort de paramétrage nécessaire, il y a des frais de set up qui varient.
On passe toujours par une analyse préliminaire, puis approfondie en amont. Ensuite l’équipe technique s’occupe du reste et il y a un suivi et du support dans le temps. Difficile de donner un prix moyen car tout dépend du besoin qui varie entre un projet en mode étagère et un accompagnement complet d’une filière avec 50 acteurs. Donc de quelques milliers d’euros à un peu plus de 100K€.
Metrics 📈
Concernant l’activité de Crystalchain, je ne peux pas communiquer de chiffre d’affaires, juste je peux te dire que l’activité est en croissance accélérée année après année.
Si on raisonne en particulier sur le ROI pour nos clients, ils peuvent être très différents. Immatériel par exemple car nos clients génèrent à travers notre action un capital confiance lorsqu’ils peuvent montrer à leurs utilisateurs finaux une fenêtre de transparence sur « qui fait quoi, comment, quand et où ».
Il y a également des ROI plus directs notamment au travers de ce que nous faisons pour la laine Nativa car il y a un premium prix qui est appliqué sur cette laine justement du fait que le groupe Chargeurs qui produit cette laine, peut justifier que son cahier des charges très rigoureux sur lequel ils s’engage est respecté via un niveau de preuve supérieur sur le marché.
Pour un acteur tel que Raynal & Roquelaure, ils ont pu référencer leur nouvelle gamme de recettes dans la quasi intégralité de la grande distribution française. Ou encore pour un de nos clients dans le domaine de la restauration rapide concernant la traçabilité de leur viande de bœuf : En quelques clics aujourd’hui, là où cela prenait du temps et des ressources humaines importantes, nous sommes capables d’identifier la diffusion d’un numéro de lot au sein de toute la chaine et toutes les analyses liées à ce numéro de lot. Donc en cas de crise sanitaire, où cela est situé précisément ? Dans quel colis ? Quel numéro de lot ? Quelle analyse ? Effectuée par quel laboratoire ? Donc les équipes qualité bénéficient d’un outil surpuissant. Donc un ROI à plusieurs niveaux : efficacité et se prémunir en cas de crise sanitaire pour protéger la marque afin de réagir très vite, surtout lorsque l’on connaît le coût d’une crise sanitaire pour un acteur de l’agro-alimentaire…
Sustainability ☘
Nous travaillons également la restitution des informations de traçabilité auprès des parties prenantes pour leur permettre de piloter leur activité. C’est intéressant dans la sens où l’on vient récupérer de l’information qui est très spécifique à chaque acteur, et leur restituer afin de prendre des décisions pour les aider à mieux piloter sur la partie RSE. Via cette donnée spécifique à chaque acteur, on peut leur restituer l’impact environnemental et sociétal de leurs activités via des tableaux de bords et KPI’s afin de les aider à réduire leur consommation d’eau, d’énergie, de gaz à effet de serre, d’impact sur la biodiversité, etc…
Concernant le sujet de l’impact carbone de la blockchain. Le minage bitcoin a un impact carbone significatif toutefois nous travaillons sur d’autres modes de validation des blocks qui sont sans aucune mesure avec ce qui peut se faire pour le Bitcoin. Sujet qui fait des remous notamment au travers les propos récents d’Elon Musk. De plus en plus de réseaux blockchain se développent aujourd’hui avec cette considération durable chevillée au corps. Nous, nous travaillons sur la technologie Ethereum mais avec une approche de “proof of authorithy” mais également la méthode de validation “proof-of-stake” qui est encore moins énergivore. Ce qui signifie que nous ne sommes pas sur ces consommations énergétiques là.
Issues 👊
Aujourd’hui l’enjeu principal auquel nous avons dû faire face est celui de l’alignement des ressources au sein des organisations comme expliqué précédemment.
Selon moi, le gros enjeu permettant d’accélérer l’adoption de la blockchain réside dans la confiance des parties prenantes au sein des filières. Et de fait dans l’organisation des filières pour un vrai partage d’informations souvent hétérogènes et dormantes dans leurs organisations, au sein de la blockchain pour en faire un vrai verrou de confiance commun, avec la prise de conscience partagée quant au bénéfice de transparence délivré au client final.
Learnings 🧙
Au tout départ de Crystalchain, ça s’appelait Block Pharma et cela s’adressait surtout aux problématiques de traçabilité sur la filière pharmaceutique (traçabilité des médicaments) et finalement les fondateurs ont pivoté pour aller chercher des secteurs plus porteurs. Nous avons appris et adressons maintenant ces différents segments qui se nourrissent les uns les autres : on adapte des fonctionnalités dans le domaine du luxe sur le secteur agro-alimentaire par exemple.
Comme conseil à donner pour lancer un projet blockchain, je dirai que cela demeure un outil qui n’a pas réponse à tout et qu’il existe d’ailleurs d’autres approches pour de la traçabilité sans passer par la blockchain. De même qu’il y a une « hype » aujourd’hui qui peut amener des décideurs à faire de la blockchain pour des mauvaises raisons, donc identifier les besoins et objectifs à atteindre. Autre point, il faut au sein de l’organisation un champion du projet, interlocuteur motivé qui va permettre de faire avancer efficacement le projet, un peu comme la plupart des projets IT et innovants au fond.
Comme lecture, je conseillerai notamment le rapport Gartner sur le marché de la blockchain. Par ailleurs, la France n’est pas encore une Blockchain nation, mais il y a pas mal de fins connaisseurs du sujet tels que les experts de la commission Afnor. Il y a également le fondateur d’Ethereum Vitalik Buterin qui fait preuve de beaucoup d’éthique et qui porte une vision qui selon moi correspond bien à ce que cela devrait être dans le futur.
Nous venons également de publier un livre blanc sur le sujet de la traçabilité expliquant notamment l’importance de la connaissance du parcours des produits pour le consommateur : https://contenu.crystalchain.io/livre-blanc-tracabilite
Pour me contacter, c’est sur Linkedin ou par mail sur mmichelot [arobase] crystalchain.io
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David
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